Canada
La plateforme environnementale du Bloc Québécois
September 10, 2021 | James Lin

Image par Pexels de Pixabay
En avance de l’élection fédérale le 20 septembre, nous avons analysé antérieurement les positions des partis majeurs à propos de la taxe sur le carbone et les cibles de réduction de gaz à effet de serre (lien ici en anglais). Aujourd’hui nous jetons un coup d’oeil plus en profondeur à la plateforme du Bloc Québécois.
Sous le chef Yves-François Blanchet, le Bloc Québécois a obtenu 32 sièges dans la Chambre des Communes à l’élection fédérale de 2019 (tous au Québec), qui leur place en troisième position derrière les Libéraux et les Conservateurs. Leur plateforme politique en 2021 contient deux sections à propos de l’environnement, et nous résumons ici les points pertinents.
La plateforme bloquiste
La première section environnementale s’intitule Lutte aux changements climatiques, et mentionne le rapport du Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (lire notre article) pour affirmer une «crise climatique». Les phénomènes météorologiques extrêmes comme les canicules, les feux de forêt, les inondations se font ressentir déjà au Québec. De plus, la cible de carboneutralité en 2050 est incompatible avec l’augmentation de production pétrolière et gazière. À ces fins, le Bloc propose les mesures suivantes :
- Modifier la loi sur la carboneutralité (lire notre article en anglais) pour inclure des cibles de réduction de gaz à effet de serre pour 2030;
- Imposer un test climat pour les politiques fédérales pour mesurer leur impact environnemental, et imposer des critères environnementaux dans l’octroi des contrats publics;
- Appliquer des lois environnementales strictes au Québec et assurer la souveraineté environnementale québécoise;
- Imposer le principe du pollueur-payeur avec une «péréquation verte», qui récompensera les provinces éprouvant des difficultés avec les changements climatiques;
- Proposer du financement fédéral contre l’érosion des berges.
La deuxième section environnementale s’intitule Transition écologique, et propose des investissements dans l’innovation écologique et technologique au Québec. Le plan bloquiste inclut les mesures suivantes:
- Mettre fin à toute subvention aux énergies fossiles, s’opposer à tout projet d’oléoduc ou de transport ferroviaire de pétrole, et mettre fin au projet d’élargissement de l’oléoduc Trans Mountain;
- S’opposer à tout corridor énergétique pancanadien passant par le Québec, incluant des lignes électriques faisant concurrence à Hydro-Québec;
- Cesser de financer les concurrents ontariens au profit de la filière électrique québécoise, pour faire du Québec «la batterie de l’Amérique du Nord»;
- Déposer une loi obligeant les concessionnaires automobiles à maintenir un inventaire de véhicules électriques accessibles aux consommateurs, et rendre la flotte de véhicules du governement fédéral à 100% de véhicules sans émissions;
- S’opposer à l’énergie nucléaire, incluant les petits réacteurs modulaires;
- Cesser la Stratégie Canadienne pour l’Hydrogène au profit de la filière d’hydrogène vert d’Hydro-Québec;
- Arrêter la culture du jetable avec une loi qui empêchera l’obsolescence programmée.
Comment l’interpréter?
La plateforme bloquiste environnementale est très ambitieuse, et il reste à voir à quel degré elle est faisable. À plusieurs endroits elle énonce un plan sans donner ni date d’échéance, ni budget, préférant rester vague pour le moment. De plus, la plateforme semble concentrée uniquement sur les intérêts du Québec.
Annexe: Sujets d’élection abordés à date (en anglais)

James Lin
James is the son of INZ founder Charles. He has a PhD in economics from the University of Alberta.
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